L’évènementiel face à l’économie de l’attention : comment capter sans épuiser ?
La bataille pour l’attention n’a jamais été aussi violente. Un swipe, une alerte, une image… Tout est conçu pour capter, peu importe le coût cognitif. Résultat : nos cerveaux filtrent, zappent, décrochent. Et les événements mal pensés deviennent du bruit de fond.
Oubliez les shows à grand renfort de lasers et de keynotes interminables. Ce n’est pas parce qu’un événement est vu qu’il est vécu. Ce n’est pas parce qu’il attire qu’il engage. Trop de marques sur-stimulent pour masquer le vide. Et ce vide, on l’oublie vite. Alors, comment capter sans étouffer ? Comment concevoir des événements qui marquent sans épuiser ?
Chez HEROIKS EVENT, on préfère une émotion sincère à une surenchère visuelle. On conçoit des événements qui ne monopolisent pas l’attention mais qui la méritent.
Dans cet article, nous analysons cette nouvelle vague avec un regard opérationnel et humain. Nous vous livrons des clés concrètes, une lecture des enjeux et des leviers pour bâtir une stratégie d’attention durable et mémorable.
I – Comprendre l’attention : une mécanique aussi fragile que stratégique
L’attention est une fonction mentale active. Elle nous permet de sélectionner certaines informations, d’en écarter d’autres et de maintenir notre concentration sur un élément donné. C’est la capacité du cerveau à se concentrer sur un élément ciblé tout en ignorant les autres, perçus comme moins importants.
Contrairement à une idée reçue, elle n’est pas stable : elle varie constamment selon le contexte, l’état physique ou émotionnel, la motivation ou encore le niveau de charge cognitive.
Dans un environnement événementiel, cette instabilité est d’autant plus marquée : le bruit, la densité des contenus, les stimulations multiples ou encore l’absence de pause peuvent faire basculer l’attention d’un état à l’autre.
Il existe plusieurs formes d’attention :
- L’intensité : une alerte soudaine qui éveille.
- La soutenue : l’effort de maintenir son écoute dans la durée.
- La sélective : la capacité à faire le tri.
- La contrôlée : l’effort de résister aux distractions.
Ces différentes formes se superposent dans toute expérience événementielle. Un message mal placé, un timing mal géré, une ambiance surchargée… et l’attention décroche.
Concevoir un événement efficace, c’est donc penser l’architecture attentionnelle : respecter les cycles de concentration, alterner les rythmes, créer des respirations.
Intégrer cette réalité cognitive dès le départ, c’est penser un dispositif avec et non contre le fonctionnement du cerveau. Alors, comment faire pour influencer l’attention lors d’une activation événementielle ?
L’économie de l’attention change les règles du jeu
Le public ne consomme plus un événement comme avant. Un évènement mal rythmé trop linéaire, monotone ou trop dense, rate inévitablement sa cible. Les formats changent, les usages évoluent, et avec eux, le rapport à la disponibilité mentale et donc à l’attention.
- En digital, l’attention est en compétition permanente
Chaque intervention est en concurrence directe avec un onglet ouvert, une notification ou un message. L’environnement digital, plus difficile à contrôler qu’un événement physique, impose de scénariser chaque minute, poser des respirations, segmenter le propos.
Le “taux de clic” devient un indicateur stratégique aussi important que la qualité du contenu. Ce n’est plus un simple webinaire, c’est une bataille pour exister dans un flux numérique saturé.
- En B2B, l’attention se mérite
Les professionnels sont ultra-sollicités et habitués à consommer de l’information en continu. Ici, pas de place pour l’à-peu-près. Il faut de la clarté, de la densité utile, un discours incarné.
Un message trop généraliste est vite balayé. En revanche, une intervention sincère, un rythme bien calibré, une valeur ajoutée claire : voilà ce qui retient. L’attention devient une preuve de crédibilité.
- En B2C, c’est la loi des premières secondes
L’espace public impose ses propres règles. Pas de seconde chance. Il faut accrocher visuellement, sensoriellement, immédiatement. Le message doit être compris sans effort.
C’est un exercice de justesse graphique, de lisibilité, d’instantanéité. Cinq secondes pour attirer, dix pour convaincre, sinon l’attention se détourne, sans retour.
NB : Ce n’est pas à la cible de s’adapter aux formats mais à l’évènement de s’adapter à ses participants. Réussir à capter l’attention là où il y a une vraie valeur relationnelle, expérientielle ou cognitive. L’enjeu est de maintenir cette attention par le sens et par le rythme.
III – Concevoir des événements qui respectent l’attention
« Dans un monde saturé d’informations, l’attention est devenue une ressource précieuse et limitée. », Yves Citton, L’Economie de l’attention.
Penser scénario avant technologie
Comme dans un film, la narration d’un évènement suit un arc : elle monte, elle chute, elle a besoin de respirer. Un événement, comme une histoire, a besoin d’un rythme. Il s’ouvre, se construit, marque des pauses, relance l’écoute. Les moments forts doivent être espacés pour laisser l’attention se régénérer. Le storytelling n’est pas un artifice, c’est le garant de l’engagement.
Ajuster le rythme au public
Les chiffres sont alarmants. Selon une étude publiée dans The Journal of Consumer Research, la concentration chute naturellement après 20 minutes : dans des configurations événementielles elle est estimée entre 12 et 7 minutes.
Intégrer des respirations devient essentiel. Qu’il s’agisse de micro-expériences, de circulations libres ou de séquences immersives, ces moments permettent de maintenir la qualité d’attention sur la durée.
Utiliser la technologie comme levier, pas comme vitrine
Réalité augmentée, contenus immersifs, IA… Ces outils peuvent renforcer une expérience s’ils sont au service du sens. Mal utilisés, détournent l’attention et créent une déconnexion émotionnelle.
La technologie ne doit pas être opportuniste et rester exclusivement au service du propos.
Activer les sens avec mesure
Le cerveau mémorise mieux ce qui engage plusieurs sens. Vue, son, toucher, goût, odorat : en combinant les perceptions, on renforce l’ancrage émotionnel. Un design épuré, un son maîtrisé, une interaction ciblée auront plus d’impact qu’un dispositif surchargé.
L’important n’est pas de tout activer, mais d’activer juste.
IV – Vers une stratégie durable de l’attention
Valoriser l’écoute et la participation
Un événement efficace ne s’impose pas. Il s’ouvre. Il intègre les retours, laisse place à la co-création, permet à chaque participant d’exister. Cela peut passer par des formats interactifs, du contenu généré par les invités, des moments de feedback en direct.
Miser sur la mémoire émotionnelle
Ce que l’on retient n’est pas toujours ce que l’on voit, mais ce que l’on ressent. La rencontre inattendue, la prise de parole sincère, le moment suspendu… Ce sont ces expériences là qui marquent.
L’événement devient vecteur de souvenirs, non un empilement de contenus.
Le rôle de l’agence : transformer l’intention en expérience
Concevoir un événement respectueux de l’attention, ce n’est pas ajouter des pauses au programme. C’est penser chaque étape, chaque séquence, chaque ambiance comme une invitation à rester engagé. C’est l’approche que nous adoptons chez HEROIKS EVENT : concevoir des expériences lisibles, respirantes, connectées à leur audience.
Conclusion
L’économie de l’attention redéfinit en profondeur la manière de concevoir un événement. Il ne s’agit plus d’occuper l’espace ou de multiplier les effets, mais de construire une expérience juste, lisible, engageante. Cela implique de penser le rythme, la narration, les sens et la place donnée aux participants.
Travailler l’attention, c’est travailler l’impact. Et cela commence dès la conception.
Notre vision chez Heroiks Event
Nous sommes convaincus que l’événementiel peut être un levier d’engagement durable s’il est pensé avec exigence et mesure.
Le storytelling est à la base de toute construction d’évènement : il sert la qualité du message, la mémorisation et l’engagement. Selon une étude de la Harvard Business Review, 65 % des participants se souviennent plus facilement d’un contenu scénarisé que d’une présentation classique et génère 4 à 5 fois plus d’engagement. Un atout majeur dans toute stratégie évènementielle.
Vous menez une réflexion sur vos formats ou vos prises de parole ? Cet article peut en être le point de départ. Parlons-en : hello@heroiksevent.com